
GEO : ce qui compte vraiment (et ce qui peut attendre)
Oh non, encore un post qui parle de GEO. Bah oui.
Vous vous souvenez du « ranking #1 sur Google demain 8h » panic ? Du « est-ce qu’on est en ordre RGPD » panic ? Voici le nouveau : « on n’apparaît pas dans ChatGPT ! » et sa myriade de takes sur LinkedIn. Même sauce ici : les promesses affluent. Formations, audits, coachings, cafés « AI & stratégie digitale »… Mais si tout cela vous emballe à moitié, c’est normal.
Car en creusant, on s’est rendu compte de deux choses :
- Le GEO ne bouleverse pas tant la technique que la perception. Les IA ne cherchent pas votre site : elles cherchent votre réputation. Elles s’appuient sur ce que les autres disent de vous — dans les médias, les sites d’autorité, les forums.
- Ce qui change vraiment, c’est l’expérience de recherche : l’utilisateur ne « clique » plus, il « fait confiance ». Autrement dit : le GEO ne réinvente pas le SEO, il redonne du poids à ce qu’on avait oublié — l’importance de la crédibilité et la qualité de l’expérience du contenu.
Avant de paniquer, autant comprendre ce que cela veut dire concrètement : ce qui compte vraiment… et ce qui peut attendre.
D’abord la réalité sur la situation actuelle
Selon une étude sur plus de 55.000 sites analysé par Ahrefs, ChatGPT ne génère actuellement que 0,24 % du trafic de référence web, là où Google concentre plus de 41%.
Nos propres données chez Reed le confirment : sur les sites qui génèrent le plus de trafic, ChatGPT pèse moins d’1 % des visites. Autrement dit : pour l'instant, l'impact est faible.
Le vrai sujet ? Ce n’est pas « le GEO va-t-il s'imposer ? » (ça arrivera), mais comment s'y préparer sans s'épuiser ?
Ce que le GEO ne change pas (encore)
Les modèles d'IA puisent dans ce qui existe déjà et qui a du poids. Les une ou deux premières pages de Google, les sites d'autorité, les contenus bien structurés. C'est là qu'ils trouvent leur nourriture.
Résultat ? Les bonnes pratiques SEO restent valables :
- Un contenu clair, bien écrit, structuré.
- Un site rapide et accessible.
- Des signaux d'engagement réels (clics, temps de lecture, interactions).
Le bon contenu reste le meilleur signal. Point.
Ce que le GEO peut changer
Là où ça rebat les cartes, c'est dans l'expérience utilisateur.
Si une réponse générée par IA suffit, l'utilisateur ne visitera plus votre site. D'accord.
Mais il aura lu votre nom, votre citation, votre expertise. Il aura entendu parler de vous.
La notoriété — ou plus précisément la qualité des mentions — devient centrale.
Les entreprises citées dans des sources fiables gagnent en visibilité. Les autres risquent de voir leur nom associé à des infos inexactes ou peu flatteuses.
C'est un enjeu de réputation autant que de référencement.
Une bonne mention dans un média de référence ? Vous rendez visible bien au-delà du clic. Une mauvaise, mal formulée ou peu sourcée ? Elle vous colle à la peau longtemps.
En d'autres termes : les relations presse redeviennent « sexy ». Nous, on n'a jamais pensé le contraire…
Le vrai antidote au GEO panic
Face à la frénésie des nouveaux acronymes, le réflexe est toujours le même : chercher le "hack", la solution magique, la technique cachée. Mais la vérité est plus simple.
Ce qui protège durablement votre marque, c'est toujours la même chose. Trois constantes : la qualité, l’intensité et l’optimisation.
1. La qualité : produire de la valeur réelle
Un bon contenu fait progresser son public. Il résout un problème, aide à une décision, ou éclaire un sujet.
C'est un contenu :
- Exact, utile et incarné.
- Bien écrit, lisible, sans fautes.
- Aligné sur les priorités de l'entreprise.
- Cohérent avec votre voix de marque.
Pas de remplissage. Pas de bruit. Seulement des contenus qui méritent d'être lus.
2. L'intensité : rester visible par la régularité
La visibilité n'est jamais un accident. Elle vient d'un rythme, d'une continuité, d'une variété de formats. Publier régulièrement, c'est envoyer un signal de sérieux au public et aux plateformes. Ça permet aussi de tester des angles, de voir ce qui fonctionne, et d'ajuster.
Une présence régulière, même modeste, vaut mieux qu'un grand coup suivi d'un long silence.
3. L'optimisation : rendre le contenu lisible et accessible
L'optimisation, c'est le soin apporté à la distribution. C'est ce qui donne une seconde vie à chaque publication. Certains (on en connaît) diront qu'il n'y a même pas de première vie sans optimisation.
Optimiser, ce n'est pas tricher. C'est rendre le contenu facile à comprendre, à trouver et à citer.
Technique et sémantique :
- Soigner la structure du site (titres, balises, liens) et la vitesse pour une bonne UX.
- Optimiser selon chaque plateforme (Google, LinkedIn, YouTube, etc.) et utiliser le vocabulaire que votre audience cherche vraiment.
- Générer des backlinks (même quelques-uns "moins propres"), alimenter Reddit et des communautés, dé-platformer votre contenu pour en être propriétaire.
Distribution et repurposing :
- Multipliez les canaux (blog, LinkedIn, vidéo, newsletter) et transformez vos meilleurs contenus : un article performant devient vidéo, post LinkedIn, infographie, thread X.
- Le repurposing booste votre intensité sans vous tuer à la tâche.
Mesure et ajustement :
- Analysez ce qui marche (engagement, partages, temps passé) et pourquoi.
- Transformez ces données en sens : quels sujets résonnent ? Quels formats, miniatures et horaires de publication performent ?
- Utilisez ces données pour ajuster et améliorer en continu.
Et maintenant, que faire ?
Pas besoin de tout réinventer. Le GEO n’exige pas un plan d’action radical, mais une mise à niveau lucide.
Voici ce qui compte, aujourd’hui :
1. Consolidez vos fondamentaux.
Relisez vos contenus les plus visibles. Sont-ils clairs, crédibles, signés ? Corrigez ce qui sonne creux ou daté. C’est ce que les modèles d’IA liront en premier.
2. Soignez vos mentions.
Mettez à jour et développez vos références presse, vos partenariats, vos citations. Ce sont elles qui nourriront les modèles demain. Si vous ne le faites pas, d’autres le feront à votre place.
3. Alignez contenu, SEO et réputation.
Le GEO n’est pas un chantier technique : c’est la rencontre du contenu, du SEO et des relations publiques. Assurez-vous que ces trois mondes se parlent.
4. Observez sans céder à la panique.
Surveillez les évolutions (et les premiers signaux d’usage), mais n’y sacrifiez pas vos priorités. Les fondations d’un bon contenu valent mieux qu’une course à l’algorithme.
En résumé : ne courez pas après la prochaine révolution, consolidez votre écosystème. C’est ce qui fera que, le moment venu, les IA sauront qui vous êtes — et pourquoi vous méritez d’être cité.